ÉDITIONS MUSEO

Quoi de plus complexe que la forêt tropicale et les relations que les humains tissent avec elle ? Pourtant, ou plutôt pour cette raison, les clichés, les raccourcis, les malentendus et même les contresens, foisonnent dans des discours trop volontiers simplistes.
L’objectif de ce livre, conçu et rédigé par une équipe de chercheurs, est au contraire, sans jargon ni condescendance, de rendre compte des imbrications respectives entre les humains et les forêts tropicales. Ce n’est qu’en tenant compte de ces interdépendances que l’on peut espérer sauver l’avenir conjoint des humains et des forêts. Aussi, ce livre a-t-il pour ambition de pénétrer en forêt avec eux, de ne pas les abandonner en lisière…
Les auteurs de cet ouvrage appartiennent à l’unité de recherche Forêts et Sociétés du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement
(Cirad). Ces chercheurs relèvent de disciplines multiples, de l’écologie à l’anthropologie, et sont familiers des grandes régions forestières tropicales, dont ils connaissent bien les paysages autant que les peuples.
Nous avons opté pour une écriture incarnée, qui rende compte de nos propres désaccords avec nombre de poncifs habituels. Nous avons également souhaité intégrer des évocations de rencontres avec des personnages dépendant de la forêt, de même que quelques expériences vécues. Car contrairement aux images conventionnelles, la recherche est conduite non pas par des robots en blouse blanche, mais par des hommes et des femmes qui font corps avec leurs sujets de recherche.
L’ouvrage est organisé autour de trois parties traitant des spécificités des trois continents tropicaux (Afrique, Amérique et Asie), précédées d’une présentation générale des forêts tropicales et suivies d’un ensemble de perspectives pour les forêts et les peuples qui y vivent. Nous avons, pour chaque sujet évoqué, choisi de délivrer un message particulier sans tomber dans le piège de l’encyclopédie.
Nous nous sommes fixé pour fil rouge de susciter la curiosité du lecteur et de l’aider à construire son propre regard critique sur les voies possibles d’une cohabitation entre la forêt et l’humain. Nous espérons ainsi que ce livre se poursuivra par d’amples débats sur la manière de garantir une telle cohabitation.
Si tel est le cas, nous aurons gagné notre pari.